Voyage au bout de l’ennui

Rien ne fait plus peur que l’idée de s’ennuyer. Et notre époque a développé de nombreux outils qui permettent d’y échapper. Or l’ennui n’est pas forcément quelque chose à fuir, c’est peut-être même un sas nécessaire à la créativité.

Voyage au bout de l’ennui est donc une invitation à embarquer pour une terre imaginaire de rêverie, non sans rapport avec le temps de l’enfance. Et bien que l’on conçoive l’ennui comme une situation solitaire, le chorégraphe entraîne six danseurs dans l’aventure, pour en cerner les différents aspects. Loin de l’immobilité imaginée dans l’ennui, ici la danse est vive et engagée. Les corps se lancent, s’entremêlent, se heurtent et jouent ensemble. Les portés s’enchaînent comme autant d’appuis pour chercher des états de suspension collectifs ou solitaires. Les interprètes glissent et tombent dans un drôle d’ennui. À partir d’objets et de gestes du quotidien, ils défient le temps qui passe.