classique
UN BALLO IN MASCHERA
Après l’échec de Simon Boccanegra, Verdi a tenté de se plonger dans Le Roi Lear (en vain) quand il s’est enthousiasmé pour un livret inspiré de la mort de Gustave III de Suède.
Représenter un régicide sur scène n’a pas été du goût de la censure qui s’est acharné sur l’opéra. Malgré cela, le compositeur a retrouvé la veine lyrique de sa glorieuse trilogie. Le crime pendant un bal masqué rappelle la mort de Violetta sur fond de carnaval et Riccardo a des faux airs de duc de Mantoue.
Verdi aborde le thème de l’amitié, bientôt sublimé dans Don Carlo, mais c’est Amelia qui nous tire des larmes. Sur le plan musical, il se surpasse. Tant par la beauté des airs que par le contrepoint. « Rigoletto pour les professionnels, La Traviata pour les amateurs », a dit Verdi. Il aurait pu ajouter : « Et Bal masqué pour les deux ! »
Publié le 03/04/2024