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Salif Keita

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Salif Keita (2022)
Le Malien Salif Keita est à soixante-dix ans l’un des chanteurs afro-pop les plus respectés de sa génération. Après une vie de tribulations consacrée à affirmer sa différence, cette icône de la musique ouest-africaine célèbre enfin ce qu’il est, Un Autre Blanc, dans un album et une tournée qu’il annonce être les derniers.

Après une vie de tribulations du fait de sa différence, Salif célèbre enfin ce qu’il est, “Un autre Blanc”, et invite le monde à célébrer la Différence avec lui. Rail-Band du Buffet-Hôtel de la Gare, Ambassadeurs du Motel de Bamako, Ambassadeurs internationaux et dernièrement, Les Nouveaux Ambassadeurs! Autant de formations musicales exceptionnelles qui ont permis à Salif Keïta de gravir les marches raides de la célébrité mondiale et dont les noms évoquent quête, mobilité et voyage. Ils expriment aussi le désir ardent qui a animé très tôt Salif Keïta, le Blanc à l’âme profondément négro-africaine, de s’éloigner d’une société qui lui refusait ses droits d’homme à part entière. Les noms de ces groupes traduisent aussi, comble du paradoxe, la fierté sans compromis de l’artiste, d’appartenir à ce Mali mythique et à son Mandé natal, terres dont il s’est chargé d’illustrer les belles valeurs d’humanisme aux quatre coins du monde. Mais peut-on vraiment parler du poète Salif Keïta sans emprunter ses propres mots? Ainsi, d’un studio parisien en 1986, il s’écriait: Sina, O Sina, i den to tò le jamanakè do”/ “Oh, Sina, ton fils se perd sur les sentiers du monde.” Mais cinq ans plus plus tard, force était de constater que non seulement l’enfant de Sina le maître-chasseur et de la douce Nassira Keita ne s’était pas égaré, mais qu’il rassurait même son maître de sentier par ces mots: “Eh, Karamoko, taama diyara”/Ô Maitre, mes pérégrinations ont porté fruits.” Parti très jeune de Djoliba vers la fin des années 60, premier village-modèle reconstruit par l’USAID américaine au lendemain de l’indépendance du Mali, l’oiseau-pèlerin du Mandé a sillonné le monde, en se perchant toujours, dit-il, sur l’arbre le plus haut, celui de la Connaissance, Lony, bien à l’abri des pierres que lui lançaient les méchants. En 40 ans et depuis le délicieux et intemporel Mandjou(1978), que de merveilleux joyaux ciselés par cet orfèvre des mots, le Roi Midas malien: Soro(1987), Amen(1991), Folon(1995), Papa(1998), Moffou(2002), La Différence(2009) et Talé(2012)! Tant de fructueuses collaborations internationales également: Joe Zawinul, Steve Hillage, Jean-Philippe Rykiel, Carlos Santana, Cesaria Evora, Wayne Shorter, Ibrahim Maalouf, Vernon Reid/Living Colour, Philippe Cohen Solal, et naturellement, Esperanza Spalding. C’est aussi bon nombre de ses tubes remixés et popularisés de plus belle par des DJ réputés, comme Funk Mob, Frédéric Galliano, Martin Solveig, et Luciano.

Publié le 11/05/2022