Lakmé / Léo Delibes

Lakmé est le génial résultat de l’immense succès de la cantatrice américaine Marie van Zandt aussi à l’aise dans Mignon d’Ambroise Thomas que dans les chefs-d’œuvre de Mozart et le belcanto italien. Durant sa courte carrière, son agilité vocale unique suscitait la rage jalouse de ses collègues…

 

Livret d’Edmond Gondinet et Philippe Gille

En Inde britannique au XIXe siècle, Lakmé, jeune prêtresse brahmane est amoureuse de Gérald, promis à une Anglaise. Son père, Nilakantha, ne peut supporter ce sacrilège et cherche à assassiner l’amant de sa fille. Blessé, Gérald est caché en forêt par Lakmé qui comprend que leur amour est impossible. Elle le sanctifie par une eau sacrée puis avale un poison fatal.

Célèbre pour les inoubliables vocalises haut perchées de l’Air des clochettes, le rôle-titre plante un personnage solaire, souple et séducteur malgré un environnement hostile, multiculturel et colonial qui annonce Madama Butterfly de Puccini. Dans sa fameuse réplique « Mon ciel n’est pas le tien, je ne connais pas les dieux que tu vénères », Lakmé exprime de manière bouleversante le choc des cultures au-delà duquel l’amour persiste pourtant comme la seule vraie valeur de l’humanité.

De nos jours, Léo Delibes est surtout connu pour Lakmé et pour ses ballets, Coppélia et Sylvia. Comme ses contemporains, il raffolait de cet exotisme flamboyant qui fantasmait l’Orient lointain dans la lignée des Pêcheurs de Perles de Bizet. Créé avec un grand succès à l’Opéra Comique à Paris en 1883, Lakmé entamera une carrière internationale impressionnante et jamais démentie. Cette nouvelle production rend justice à un opéra superbe, absent de notre scène depuis plus de vingt ans.