Des Roses et du Jasmin

Dans une économie de moyens qui dit la nécessité du théâtre, avec seulement deux tables, un écran, quelques chaises et des panneaux translucides disposés à cour et à jardin, on voyage dans la Palestine de 1944 à 1988, mais aussi dans celle d’aujourd’hui. Les frontières convoquées sont aussi celles du monde des vivants et des morts. Cette aventure menée sans relâche par un groupe d’acteurs à l’énergie vibrante, dans une alchimie qui joue avec l’intensité de la tragédie et avec les respirations de la comédie, procède aussi d’un formidable montage musical. Les trois tableaux sont introduits, reliés et commentés par un duo de clowns-danseurs qui prennent la place du chœur antique. Deux garçons mi-sérieux mi-facétieux en noir et blanc, puis deux filles espiègles et déchaînées, habillées de rouge, comme au cirque.
Cette tragédie contemporaine de l’histoire palestinienne, à la fois intime et collective, montre, selon son auteur « comment le destin des membres d’une même famille est étroitement lié à tout un parcours psychologique, social et historique ».