Zeppelin orphelin

Amateur des écritures fortes, son théâtre n'a eu de cesse d'interroger la dureté comme la tendresse des rapports humains. Auteur, metteur en scène et comédien, il collabore avec le Théâtre de la Licorne puis fonde la Compagnie Les Voyageurs en 2001 avant d'être associé à la scène nationale du Bateau-Feu à Dunkerque. Puisant parmi de nombreux auteurs de Koltès à Shakespeare en passant par Sarah Kane, Marius von Mayenburg ou Cormac McCarthy, traversé de symboles et sous-tendu par une volonté permanente de trouver au plateau le meilleur moyen de parler au spectateur, son travail n'a eu de cesse de brasser les formes et les esthétiques dans une recherche permanente. Pierre Foviau avait créé en mars dernier Lions, première partie d'une trilogie de Pau Miró et mis en ligne un vaste travail sous forme de série radiophonique autour de Richard III, toujours disponible.

Depuis 2010, il s'était lancé avec sa complice Béatrice Doyen dans l'aventure du Zeppelin, un lieu qu'il a toujours voulu ouvrir largement, accueillant un public toujours plus nombreux au fil d'ateliers, de rencontres et de nombreux temps d'échanges et faisant une grande place aux artistes toujours bienvenus en résidence. En dépit de moyens contraints, le lieu a toujours défendu des moments exigeantes autant que généreux (Noël au théâtre proposant régulièrement une des rares programmations culturelles pendant la période des fêtes ou le festival de Ukulele to Heaven imaginé l'été dernier). Son combat pour l'existence de salles permettant d'accueillir, accompagner et accoucher les artistes et compagnies de demain (dernièrement le travail d'Antoine Domingos notamment) n'aura jamais faibli en dépit de financements sans cesse rabotés. Le programme de la saison 22/23 mettait en exergue les mots de Paulo Coelho « Le futur a été créé pour être changé ». Plus que jamais, son engagement doit persister.