La coréenne Youn Sun Nah est née avec une baguette en argent dans la bouche. Mère cantatrice , père fondateur du Choeur National de Corée, Youn Sun Nah fit lambiner ses parents avant de prendre la tangente du classique vers le jazz. Cette appétence pour la traverse sera sa marque de fabrique. Musicienne accomplie, elle contorsionne sa virtuosité, parfois encombrante, avec malice. Reprenant Metallica, Sergio Mendes, La chanson d'Hélène (Romy si tu nous écoutes...), Jackson C Frank, Tom Waits, Leo Ferré, mêlant le populaire occidental au folk asiatique. C'est cependant dans la zone d’autonomie temporaire du jazz que Youn Sun Nah ébroue ses cordes vocales rompues à la gymnastique modale. Cette voix sans maître séduit un public de plus en plus large, bluffé par une artiste en équilibre sur sa rigueur.