Ce texte résonne encore plus fort aujourd’hui car après 1986, on pouvait espérer qu’il n’y aurait plus de Tchernobyl, enfin, on voulait y croire et puis en 2011, l’histoire recommence avec Fukushima, comme s’il y avait une fatalité du nucléaire prêt à broyer les hommes pour que tourne à plein régime l’économie mondiale. Au delà des préoccupations écologiques, il est urgent de s’interroger sur le coût humain de l’énergie nucléaire qui pourrait bien transformer un jour notre terre en cimetière des morts vivants. La supplication est un livre interdit en Biélorussie, pays d’origine de  Svetlana Alexievitch et le président Loukachenko la considère comme un agent de la CIA traître à son pays. Quant à Fukushima, pour ce que l’on en sait, rien n’est aujourd’hui réglé et la contamination continue…

Stéphanie Loïk, saisie par la force de La Supplication, ce long plaidoyer écrit à partir des témoignages des irradiés, a décidé d’en faire une adaptation pour le théâtre. Elle a choisi 15 jeunes acteurs de l’EPSAD pour donner une voix et un visage à la souffrance du monde, considérant le théâtre comme une alerte. « Je ne fais pas de la propagande : je fais un théâtre engagé dans une forme artistique… »