Le spectacle fait coexister les deux célèbres contes sur scène, qui ne défilent pas l'un après l'autre mais se se répondant tout au long d'un spectacle se tissant petit à petit. Certes, la mise en scène de Jonathan Bidot les distingue a priori clairement en s'appuyant sur des espaces visuels et sonores spécifiques à chaque conte. Sauf que cette articulation donne une nouvelle dimension aux célèbres contes jusqu'à faire émerger une troisième histoire. Les textes de base ne sont pas modifiés, c'est simplement la linéralité des deux contes qui a été volontairement cassée permettant aux pièces de se répondre, de se contredire et de se faire avancer l'une avec l'autre. Pour ce faire, la voix des acteurs et narrateurs est travaillée, modifiée à l'aide d'un dispositif sonore de manière qui, tel un costume, déformate l'interprétation. Le résultat est littéralement magique. Partallèlement, le spectacle joue beaucoup avec la lumière qui, pour sa part, redimensionne la scène ou plutôt « l'a-dimensionne », les limites du plateau se délitant pour mieux embrasser la totalité de l'espace. Résultat : des enfants qui se sentent partie intégrante de la pièce, dans un contexte de sollicitation sensorielle qui fera mouche, y compris auprès des parents.