Nneka, authentique et militante

On ne peut s'empêcher de comparer Nneka à Lauryn Hill... même dégaine et une voix complètement magnifiée, influencée par les Fugees, qui incarnent l'inspiration hip hop de son époque. Auteur-compositeur -interprète, inspirée également par Fela Kuti, Nina Simone, Bob Marley, Nneka cultive toutefois son univers bien à elle, plein de sincérité. Le chant à toujours été pour la jeune femme un moyen d'émancipation. Nigérienne, ses chansons reflètent les facettes de son pays, les angoisses sociales et humaines rencontrées par les habitants du Niger. Installée en Allemagne à Hamburg depuis l'âge de 18 ans, Nneka continue ses études en anthropologie, sans trop savoir pourquoi juste parce qu'elle "aime ça, il n'y a pas vraiment de but en soi dans cette démarche". Difficile tout de même selon elle de concilier le tout, la musique prend une grande place dans sa vie.
 

Nneka parle de politique, de l'Afrique, de la corruption, mais aussi d'amour "c'est la vie qui m'inspire, les gens autour de moi (...) je souhaite délivrer un message dans mes chansons". Donner de l'espoir, certes, mais surtout rétablir la vérité, gratter au dessous des apparences du gouvernement Niger qui se veut et se dit démocratique, promet une évolution, des réformes sans que rien ne se concrétise alors que les habitants n'y croient plus. Nneka est en quête d'une paix intérieure, qu'elle tente d'atteindre par des chansons qui délivrent la souffrance de l'injustice subie. Introspections et philosophie de la vie guident Nneka dans ce dernier album. Écorchée vive, elle communique tant la rage propre au  rap, qu'une ambiance reggae, soul plus paisible. Après l'album salué par la critique Victim of Truth, c'est avec No longer at ease sorti le 28 avril 2008, que Nneka parcourra les scènes d'Europe. 27 ans et une belle carrière devant elle, qui ne fait que commencer...