Les bonnes notes

Encore faut-il s’entendre sur le terme classique, pour un festival privilégiant « la relation parlée » selon les mots du Hubert Woringer, organisateur de l’événement (et pianiste de talent). Résultat : des récitals dont la musique enrobe une lecture par le comédien Alain Carré de l’histoire de l’œuvre jouée, et vice et versa. Ou comment mettre en symbiose les mots et les notes, quitte à bousculer les conventions propres aux concerts dits classiques. Qu’on se rassure, les mélomanes les plus avertis apprécieront la formule, tout autant que les moins connaisseurs d’ailleurs. C’est l’autre qualité du festival : démystifier la grande musique en lançant des passerelles vers le grand public.

Pas question de niveler par le bas autant ! La programmation de cette édition 2010 en témoigne, la qualité sera au rendez-vous. Pour fêter le bicentenaire de la naissance de Frédéric Chopin, une création inaugurera le festival le 30 mai. François-René Duchâble et Alain Carré mettront respectivement en musique et en paroles la courte et tumultueuse vie du compositeur franco-polonais. Le 6 juin, une soirée russe, 100% musicale, accueillera les jeunes surdoués britanniques Thomas Gould au violon et Alasdair Beatson au piano, qui joueront la Sonate à Kreutzer de Beethoven. Autour des claviers s’achèvera le dimanche suivant à la nouvelle salle de Palette, où Sarah Lavaud (en photo), « la fine fleur de la jeune interprétation française » dixit Hubert Woringer, proposera une promenade commentée de Chopin à Schumann. Une dernière date à d’autant moins manquer qu’elle sera gratuite.