Jusqu’à peu, Jessica 93 échappait au radar pour n'être identifié que par quelques sonars du rock zonard et souterrain. Derrière ce pseudo, un musicien et un seul qui ne triche pas face à une certaine radicalité musicale. C'est depuis les squats et les caves que le magma sonore de Geoff Laporte s'est affiné. Dans ce biotope périphérique, Jessica neuf-trois a cultivé les spores d'une musique bactérienne, nous offrant une des plus belles mycoses du rock français. Réactivant les cellules souches de Big Black et Joy Division, Jessie part au front autant qu'au fond avec boîte à rythmes, basse, guitare et scansion. Frayant avec la galaxie des activistes de Teenage Menopause et Music Fear Satan, il dilapide l'héritage dark, new-wave, indus dans des mariages arrangés avec les marges les plus contemporaines du metal. Musique dégénérative, son répertoire s'appuie sur la planche pourrie du passé, pour y faire sombrer l'agonie du présent. Pourtant, ce chant du cygne noir distordu agrège un public de plus en plus nombreux et hétéroclite, d'Agnès B à la jeunesse suburbaine.