Jazz en Nord : London calling

Résolue à marquer le changement sans bouleverser pour autant les habitudes, la nouvelle équipe menée par Thierry Legrand a donc conçu les rendez-vous de la saison 19-20 en deux temps forts dont le premier démarre le 6 novembre prochain. Les changements ne sont pas que calendaires puisque sans renier la ligne ouverte qui fût celle du festival au fil de plus de trois décennies, la programmation de ce rendez-vous automnal se veut plus curieuse et tout-terrain. A l'heure du Brexit, c'est vers la vitalité de la nouvelle scène londonienne que se tourne Jazz en Nord. Le big band Nubiyan Twist ne choisit pas entre afriobeat, soul, jazz et hip hop pour mêler ses influences dans un creuset festif et percutant, Nubya Garcia délivre, avec son sax, un jazz envoûtant influencé de hip-hop groové. Nourris par la scène, les compères de Steam Down jouent également d'un savant mélange tout comme Ill Considered et son sens du lâcher-prise musical, sans oublier Ruby Rushton et Maisha. Pour le reste, on retrouve les dimanches de l'impro, une conférence menée par Didier Boudet autour de cette scène jazz venue de Londres, un lien fort avec les camarades belges de l'Open Music Jazz Club et un voyage dans le sillage de rien moins que Cedric Burnside, Sarah McCoy, Jungle by Night (et Manu Dibango accueilli avec le Tourcoing Jazz il y a quelques jours) ou les régionaux de Swingin Partout ou Boum-manouche ! Si la densité a un peu diminué, la diversité n'est pas en reste et compte bien ne pas le demeurer puisque le festival continue de tisser des liens nombreux à l'échelle de la région et de ne rien cloisonner, ni sur scène, ni en dehors. Joyeux mélange.