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Festival + de genres

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Coup de cœur pour ce lieu marseillais ouvert en 2011, Klap Maison pour la danse, organise son Festival + de genres. Rencontre avec David Dibilio, Directeur des productions et adjoint à la programmation.

 

Sortir : Pouvez-vous nous expliquer qu’est ce que le festival + de genres ainsi que votre rôle au sein de celui-ci.

David Dibilio : Le Festival + de Genres a été créé en 2018 par Michel Kelemenis, directeur et fondateur de KLAP, afin de témoigner des introspections des artistes, de l’amour du trouble et de la diversité. Ces objectifs restent d’actualité aujourd’hui : le festival est un temps de programmation particulier dans la saison de KLAP Maison pour la danse : ouvert sur des projets plus performatifs, sur la musique, avec des spectacles parfois plus radicaux dans leur propos ou leur forme. Mon rôle est de faire la sélection de ces projets et de construire les équilibres de la programmation.

 

Sortir : Quels sont les objectifs principaux de cette édition 2024, notamment en démarrant le 8 mars, Journée internationale des droits des femmes?

David Dibilio : En effet, cette année, Plus de Genres se présente sous une forme augmentée en s’appuyant, pour l’ouverture sur la Journée du 8 mars. L’occasion de proposer une soirée composée exclusivement d’artistes femmes avec une création chorégraphique, une performance, un concert et le vernissage d’une exposition. Symboliquement, il semblait pertinent de marquer l’importance des artistes femmes dans la création aujourd’hui.

 

Sortir : Comment le programme de cette année reflète-t-il les enjeux actuels et les luttes pour les droits des personnes de tous genres ?

David Dibilio : Les spectacles parlent d’eux-mêmes et sont là pour permettre au public de faire un pas de côté dans les représentations qu’il peut avoir sur tel ou telle. Par exemple, on associe souvent les goûts musicaux des gays à des divas de la musique populaire. Rarement à la musique hardcore. Or, le spectacle de Baptiste Cazaux nous montre le contraire, déjouant ainsi un stéréotype. Également, Johanne, femme artiste trans pas encore présentée en France, va nous étonner avec sa danse puissante et vitale. Je pense aussi à Emmanuel Guillaud qui s’inspire du cruising, la drague en plein air, pour en propose une vision poétique et sublimée. Le Festival n’est pas le lieu pour revendiquer mais pour poser des questions sans forcément donner de réponses. C’est un espace-temps fait d’une pensée et d’une parole libres, sur les corps et les pratiques.

 

Sortir : Pouvez-vous nous parler des événements ou des moments marquants que le festival prévoit ?

David Dibilio : Au-delà de la soirée d’ouverture du 8 mars, avec la création de Maud Pizon, nous aurons deux premières (Emmanuel Guilaud et Matthieu Hocquemiller), qui sont toujours des moments forts, lorsqu’un projet voit le jour. Et aussi, en marge des spectacles, le festival met en place des ateliers en direction des publics, pour pratiquer ou découvrir la danse ainsi que des temps de rencontre et d’échanges.

 

Sortir : Y a t-il des critères de sélection pour les artistes et intervenants invités au festival ? 

David Dibilio : La sélection se fait sur la qualité des projets bien entendu et sur leur attention aux questions de genre, de la (non)-binarité, des sexualités dissidentes, du féminisme…. mais ceci est entendu d’une manière large afin de laisser la place au déploiement du langage artistique, chorégraphique. Nous ne sommes pas dans le cadre d’un festival « littéral » mais celui d’un espace de création et de poésie. Le tout devant composer une programmation qui varie les formats, les écritures et les esthétiques. C’est un bel enjeu !

toute la programmation ici : festival + de genres 2024

image : ©Fernanda Tafner

 

 

Publié le 29/02/2024 Auteur : Clémence BRY

Du 8 au 27 mars, Klap Maison pour la danse, Marseille, tarifs : 5€, tel : 04 96 11 11 20, kelemenis.fr