Spécialistes de l'action de terrain tous azimuts, les dynamiques drilles d'Attacafa ont eu, en cette rentrée, une bien belle idée : celle de confronter, le temps de deux jours, points de vue, expériences, idées et envies autour d'un colloque consacré à l'art et à la façon qu'il a d'investir l'espace public.
Militants et concernés par le rôle et la place de la culture les dynamiques membres d'Attacafa ? Plus que jamais ! Mais attention, ici, pas de grosse tête et de discours verbeux. Le terrain, ils le pratiquent depuis des années, avec une grosse envie de partager largement leurs aventures et leurs envies et un vrai talent pour le faire. Une preuve ? Le fameux festival de la soupe, La louche d'Or, s'exporte maintenant en Europe et Attacafa (et au-delà les habitants de Wazemmes) a tissé des liens privilégiés avec Bologne en Italie et Barcelone en Espagne, créant un réseau de partenaires et d'amis sans pareil. Au-delà, Attacafa échange depuis des années avec de nombreux comparses à travers tout le continent, une démarche que la structure a souhaité prolonger à travers un temps inédit, celui d'une rencontre qui verrait la parole se mêler à l'art, les nationalités et les langues se croiser et s'amorcer, peut-être, les bases d'un grand débat général autant que d'un grand espace de confrontation d'expériences et d'idées.
Deux jours durant, autour du thème de la rencontre entre l'art et la rue et des liens parfois complexes qui unissent les deux, des questions artistiques, sociales, politiques et humaines que pose l'expérience de l'art dans l'espace urbain, artistes, chercheurs, sociologues, associations ou simples passants pourront partager, échanger, discuter et se rencontrer. Ambitieux ? Certainement, et c'est tant mieux. Pas ici de salons confortables, mais plutôt une ambiance au partage généralisé, à la découverte autorisée, de celle qui risque bien de donner à l'évènement une couleur aussi conviviale qu'elle garantira une grande liberté de parole à tous les intervenants. De quoi se pencher sérieusement sur des questions de fond rarement abordées de front par ceux qui font la culture, ceux qui la financent, ceux qui la pensent, ceux qui la décryptent et ceux qui la vivent.
Pour ce premier rendez-vous, les participants dont donc espérés nombreux, « on a déjà des inscrits d'un peu partout, c'est une vrai plaisir. Des artistes, des compagnies et de nombreuses structures sont très intéressés par l'idée d'un temps d'échange » explique Emmanuelle d'Attacafa. Seuls les régionaux de l'étape se montrent pour l'instant un peu timides, « alors que l'idée c'est vraiment de confronter toutes les expériences liées à la rue mais aussi de faire participer le maximum d'acteurs culturels, quels qu'ils soient ». Et le public ? Il est bien sûr invité, « lui aussi a des choses à dire », d'autant qu'autour des temps d'échange, des ateliers et propositions artistiques (un spectacle de cirque entre 3 compagnies française, italienne et espagnole, une exposition et bien d'autres...) agrémenteront ces deux journées, une façon, encore, de prolonger les rencontres.
