L'un des avantages du boulot de journaliste : découvrir les livres à paraître avant tout le monde. Petite veinarde, j'ai donc pu dévorer le dernier Douglas Kennedy, Cet instant-là (Belfond, 22,50€). Une fois de plus, l'écrivain américain ne lésine pas avec son talent pour nous faire voyager, nous surprendre, nous faire réfléchir. N'oubliez pas de vivre, en profitant de chaque instant, pour éviter de passer à côté DU moment qui peut faire basculer votre vie ! Le message peut paraître simpliste mais Kennedy le distille bien entendu avec finesse, atomisant les clichés ou les visions trop manichéennes du monde. Thomas Nesbitt, écrivain voyageur quinquagénaire, reçoit, après la demande de divorce de sa femme qui le bouleverse plus qu'il ne l'aurait cru, un colis dont le tampon indique une provenance berlinoise. Le voilà revenu en 1984, alors jeune romancier, lorsque le mur séparait encore la capitale allemande en deux. En colocation avec un peintre caractériel à Kreuzberg, il se fait embaucher, pour financer son récit de voyage, à la radio américaine anti-communiste, où il rencontre la mystérieuse Petra, récemment passée à l'Ouest. Coup de foudre. Douglas Kennedy décrit magistralement le Berlin de cette époque, et nous fait plonger dans le cœur du personnage. N'oubliant pas bien sûr les incroyables bouleversements de situation auxquels il nous a habitués, émouvant son lecteur jusqu'aux larmes.