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théâtre

Bartleby à l'oeuvre

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Du texte d'Herman Melville, Jean-Marc Chotteau tire une adaptation affûtée aux échos contemporains portée par une distribution enthousiasmante.

Il faut d'abord signaler le soin rare apporté à la construction d'un décor à l'astucieuse pertinence tant dans les espaces qu'il distribue que dans ce qu'il donne à voir et jusqu'à l'utilisation d'un panneau coulissant, ponctuant comme un rideau le passage d'une scène à une autre. Dans cet espace, en fait de Bartleby, c'est son notaire de patron qui sert de fil rouge à la pièce. Narrateur d'un récit qui prend vie sur les planches sous les yeux du spectateur, il fait le lien entre le format originel du texte et son adaptation à la scène sous les traits d'un Éric Leblanc parfait dans le rôle.

Recruté comme copiste, Bartleby rompt soudain l'équilibre du petit cabinet et de ses confrères (les truculents Trombone et Dindonneau campés par Arnaud Devincre et Jean-Marc-Chotteau) quand, invité à accomplir une tâche nouvelle, il s'enferme dans une litanie de « j'aimerai mieux pas » que Renaud Hézèques parvient à charger d'autant d'intentions que d'interrogations. Moins que l'apparente chronique d'une résistance passive, le spectacle - comme le texte de Melville - interroge surtout le sens de l'engagement que demeure le travail. Déplaçant l'action du Wall Street du XIXème siècle au Paris de mai 1968, l'adaptation de Chotteau ne perd rien de la force des questionnements du roman de Melville pour en faire plutôt résonner l'universalité. Essentiel à l'heure où le travail demeure au centre des enjeux sociétaux.

Publié le 28/03/2023 Auteur : Guillaume B.

Bartleby, jusqu'au 15 avril au Salon de Théâtre 82 boulevard Gambetta à Tourcoing

lavirgule.com


Mots clés : creation adaptation