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Adulé des danseurs de flamenco les plus traditionalistes et des aficionados les plus puristes, comme des amateurs de danse contemporaine, l'espagnol Israël Galvan a passé sa carrière a faire tomber, à coups de gestes chorégraphiques, les barrières des genres. Classique/contemporain, flamenco/ performance, chant/danse...tout se mêle chez Israël. Avec une audace devenue sa marque de fabrique, il se saisit des sujets les plus délicats. Dans Lo Real/Le Réel/The Real, il prend à bras le corps l'Histoire. Celle de son pays, et celle d'un peuple, les Gitans. En se penchant sur leur persécution et leur extermination pendant la Seconde Guerre mondiale, il regarde ce réel en face, sans détourner le regard, dans une forme d'hommage dansé aux disparus, morts dans les camps nazis. Pour illustrer cette réalité trop humaine, Israël partage la scène avec deux grandes «bailaoras» de sa génération, Belén Maya et Isabel Bayon. Les cœurs battent à l'unisson des talons qui martèlent, de la guitare et du chant de Tomàs de Perrate et David Lagos, qui prennent aux tripes. Quand les mots sont impuissants, les pas de danse de Galvan crient l'indicible.