Agnes Obel

Jusqu'ici Agnes Obel c'était cette fille un peu austère, venue du froid, qui parvenait à dégivrer son piano par une voix d'ange tombée des cieux. Un peu le croisement d'Ingmar Bergman et de l'Heavenly Voices. Un mix classicisme-chamber pop-folk qui pouvait séduire mais confinait parfois au systématisme. C'est à ce léger travers qu'échappe le très bon Citizen of Glass. Un album promis aux tops de fin d'année. Ici, les arrangements gagnent en épaisseur. Sans alourdir l'alchimie voix, piano, cordes, l'électronique apporte une touche subtile. Visiblement inspirée, Agnes Obel varie les registres. Son folk post-classical évanescent s'assombrit au contact d'influences southern gothic plombant délicatement les aquarelles d'Obel. A l'instar de la suédoise Ane Brun, Agnes Obel semble avoir acquis une envergure l'émancipant d'un répertoire jadis plus introverti. Certains regretteront la fragilité d'hier, beaucoup apprécieront ce baume sur les fêlures d'aujourd'hui.
Publié le 23/11/2016