Intitulé « The Roots », le spectacle puise aux origines du hip-hop dans ses multiples influences pour extraire un hip hop contemporain, subtilement complexifié. Désarticulation, tremblements, spasmes, acrobaties déflagrantes telles des coups de feu, ses onze danseurs démontrent une virtuosité hors normes, dans toutes les disciplines historiques du genre : breakdance, smurf, electric boogaloo, popping...  « J’ai découvert le hip hop en 1984 avec l’émission télé « Hip Hop » - (prononcez « Achipé Achopé ») - j’avais dix ans. Puis avec les quatre copains de l’époque, nous nous sommes passionnés pour cette danse et construit une histoire formidable » se souvient Ader Kattou, qui considère « The Roots » comme « une autoévaluation, un bilan de vingt ans de danse ». De fait, la pièce ne s'attarde pas sur les racines identitaires ; il questionne plutôt le sens et l'essence de la danse hip hop, éternelle appropriation de codes, remaniés, revisités dans l’élaboration de nouveaux langages. Pour ce faire, Kader Attou arrive chargé de toutes les traces qu’il a laissées sur les parterres urbains, espaces circassiens, rings de boxe et autres parquets des théâtres. Quelle maestria !