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théâtre

La Vie de Galilée

 La Vie de Galilée (2021)
L’interprétation magistrale de Philippe Torreton, sous le regard de Claudia Stavisky donne à l’astrophysicien condamné par l’obscurantisme médiéval des airs de lanceur d’alerte.

1610. Un jour nouveau se lève, pour le monde et pour la science. Dans son laboratoire, Galilée explique au jeune Andrea, son élève et assistant, l’idée de Copernic selon laquelle la Terre tournerait autour du Soleil. À force d’observations et de calculs, le mathématicien parviendra à démontrer cette hypothèse, et de Padoue à Venise s’en fera l’ambassadeur, ébranlant au passage les certitudes de l’Église. Mais l’Inquisition s’intéresse d’un peu trop près aux découvertes de l’Italien… Fascinée par la mise en scène d’Antoine Vitez en 1989, Claudia Stavisky s’empare avec sobriété et talent de cette pièce encore brûlante d’actualité. Elle opère dans le texte quelques coupes, rendant plus intelligible encore la contemporanéité du propos. Autour d’un Galilée roublard, gouailleur et bon vivant interprété par Philippe Torreton, la directrice du Théâtre des Célestins à Lyon construit un spectacle de troupe foisonnant. Sans opposer le pouvoir qui aurait tort, à Galilée qui aurait raison, chacun des personnages de la fable politique de Brecht s’y débat avec sa propre vérité. Lumières et scénographie empruntent aux peintres flamands leurs clairs-obscurs, leurs tonalités brunes et bleutées. L’aveuglement qui nous pousse aujourd’hui à réfuter l’urgence écologique est-il si éloigné de celui de l’Église de la Renaissance ?

Publié le 15/09/2021


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