La Petite Histoire
Deux fantômes errent sur scène : la mère de Roméo et le père de Juliette. Ils se refont l’histoire sans cesse, cherchent à comprendre leurs erreurs. Ce texte d’Eugène Durif permet d’appréhender le mythe sous un autre angle, de faire un pas de côté pour analyser la modernité du propos. Des extraits de la pièce s’intercalent dans le langage contemporain.
Au-delà de l’amour impossible de deux adolescents que leurs familles opposent, de la haine absurde et ancestrale entre deux clans, c’est tout le rapport parents/enfants qui est interrogé.
Comment se construire avec l’héritage qui nous dépasse et nous écrase ? Comment respecter la loi familiale et refuser les préjugés ?
Plus que jamais, en ces temps de règlement de compte entre bandes d’adolescents, les textes en écho de Shakespeare et Durif nous éclairent.
Avec sensibilité, la metteuse en scène Florence Bisiaux empoigne l’intensité du texte d’Eugène Durif. Celle des mots de Shakespeare et du texte contemporain, celle d’une réflexion profonde sur l’identité, le rapport aux origines et le choix de s’en affranchir. Dans un décor modulable devenant parfois support de projection, les parents, hantés par le souvenir de leurs enfants, portent des questions universelles, entre légèreté et gravité.
Texte d’Eugène Durif édité à l’école des loisirs. Mise en scène Florence Bisiaux. Avec Séverine Ragaigne et Olivier Brabant. Regard extérieur Simon Dusart. Scénographie Pierre Yves Aplincourt et Florence Bisiaux. Régie générale Pierre Yves Aplincourt. Lumières Claire Lorthioir. Costumes Gwen Roué. Travail de projection photo Simon Gosselin. Musique Guillaume Bachelé.
Publié le 11/03/2022