INK

Tout en explorant les complexités du désir humain, Ink prend des tournures de chasse à l’homme cauchemardesque. Un univers qui flirte avec les codes de la science-fiction et d l’horreur.

L’univers est inondé et sombre. Il pourrait être une planète inconnue autant qu’un trou noir. Les matières se réfléchissent, brillent, et les transparences créent des illusions, brouillent la vue. Et cette eau en continu qui projette de multiples et fins éclairs, qui résonne de son flot… Au centre, un homme. Il semble s’affairer et avoir pour but d’ordonner, maintenir, contenir. Quoi ? L’accident arrive : l’intrusion d’un visiteur par les dessous bouscule cette organisation que nous ne saurions nommer. S’ensuivent la tourmente, la tendresse et même la cruauté. « C’est avant tout l’histoire d’une « Annonciation » en quelque sorte, celle de l’ange ou du démon ». Dans ce duo qui devient rapidement un duel, Dimitris Papaioannou, accompagné de Šuka Horn, sonde les frontières du réel en flirtant avec les codes de la science-fiction et de l’horreur. « L’espace, qui nous fait face, peut être aussi bien post-apocalyptique que celui de tous les commencements : les débuts de la vie, l’apparition du désir… » En affirmant que sa pièce Ink prend des tournures de chasse à l’homme cauchemardesque, le chorégraphe plasticien pose la question de la complexité des équilibres et des affres dans lesquelles nous plonge le subconscient humain. Sommes-nous toujours en fuite face à nous-mêmes ?