DAMES BRUNES
Dans ce miroir de mots et de musiques qu’elle nous tendait, on entendait toutes ces choses qui nous ressemblent tant. Barbara se racontait, et chacun s’y retrouvait. Fragile et forte, lointaine et proche, discrète et impudique.
25 ans après sa disparition, Natasha Bezriche dont la voix fabuleuse est époustouflante, accompagnée par Sébastien Jaudon au piano, magistral et qui signe ici des arrangements musicaux d’une belle intelligence, évoque par touches sensibles, les histoires d’amour que Barbara, artiste rebelle et solitaire a tissées avec sa famille, ses hommes, son public. Et l’on découvre un portrait formidablement vivant de la longue dame en noir. L’errance, l’enfance, sa mère, son bref mariage, son humour, son père vagabond… Et l’on croit voir apparaître sa silhouette longue et fine devant le piano noir, sa voix fragile aux fêlures félines. Personne ne peut oublier l’interprète de « Nantes », de « Göttingen », de « l’Aigle noir » ou de « Ma plus belle histoire d’amour »…
Précis, construit à la perfection, un spectacle d’une intensité et authenticité extrêmes.
Publié le 19/12/2022