Gazelle est premier violon mais aussi danseuse étoile et Gorki l'accompagne avec son vieux tuba. Leur concert de musique classique aurait pu se passer merveilleusement sauf que les musiciens sont aussi des clowns... Elle est grâcieuse, il est maladroit. Elle virevolte tandis qu'il lambine. Elle a le port altier, lui a l'air embarrassé. Elle est apprêtée et élégante, il est vêtu modestement presque négligemment. Elle ne quitte pas son violon, il manipule des ballots de paille... Jouant sur le thème du duo improbable que tout oppose, les Rois Vagabonds s'arc-boutent sur un des socles de l'art clownesque pour y adjoindre avec une enthousiasmante virtuosité un bagage artistique qui va de l'acrobatie à la musique, de la danse à l'art gestuel. Sans presque une parole, avec pour partenaires Vivaldi, Strauss ou Bach, ces poètes cocasses et lunaires emmènent le spectateur vers les rives heureuses où règne un rire enfantin, spontané et irrésistible. Un enchantement visuel, un moment de poésie baroque, une instant suspendu entre grâce et rire, un numéro de clowns de haute voltige.