Bluebird
Ses pérégrinations nocturnes scandent sa vie. Son seul contact avec le monde sont les clients qu’il prend en charge. Tous incarnent une cosmogonie urbaine, à la marge. Les insomniaques, les noctambules, une humanité âpre et douloureuse qui résiste et aspire encore à créer du lien social au milieu de leur tragédie, toujours en quête d’espérance. Le temps d’un trajet, Jimmy libère leurs paroles, calme leurs peurs ou leur désarroi, désamorce leur violence… avant de les laisser, apaisés, continuer sans lui. Réceptacle de toute cette humanité disloquée, Jimmy nous livre quelques bribes de sa propre histoire. Cette nuit-là, lui aussi a entrepris un voyage. Et pour la première fois, se confronte à l’échéance d’une destination. Tous les clients de Jimmy deviennent alors autant d’étapes émotionnelles qui le conduisent vers une personne de son passé qu’il n’a pas revue depuis cinq ans, sa femme Clare. Il a quelque chose à lui dire, quelque chose à lui donner. Une destinée que l’on découvre à la fin de cette histoire racontée par Claire Devers, cinéaste, qui signe sa première mise en scène au théâtre et dirige admirablement Philippe Torreton.
Publié le 21/12/2017