AMPHITRYON

Une version élégante d’Amphitryon, baroque et aérienne, divinement coquine, qui laisse toute la place au texte admirablement servi par des comédiens exquis. Comédie baroque. Quand les hommes ici-bas se font la guerre, les dieux tout là- haut s’amusent. Surtout Jupiter qui goûte les jolies mortelles et les blagues scabreuses.

Dieu des dieux, il dispose, pour arriver à ses fins, d’un arsenal de prodiges dont celui de se métamorphoser en pluie d'or, en cygne, en taureau ou en homme du commun. Dans cette gracieuse comédie de Molière, il lorgne du côté d’Alcmène, la jeune et naïve épouse du général Amphitryon parti guerroyer. À l’acte 1, il prend les traits du mari et l’adultère est agréablement consommé, lors d’une triple nuit orchestrée par Mercure qui a, lui, le pouvoir de suspendre le jour.

À l’acte 2, stupeur et tremblement, le vrai Amphitryon revient, le faux Amphitryon est toujours sous les draps, personne ne comprend rien à rien, Alcmène ne sait plus où donner du corps et de la tête, accusée d’adultère par l’un, câlinée par l’autre, comblée cependant. À l’acte 3, Jupiter dévoile la supercherie et tout est bien qui finit bien, entre rire et désarroi. Le moyen de résister à une blague divine, même si elle a goût amer ? Le cocu trop servile ronge son frein, Alcmène reste pantoise, et la pièce se termine – cerise sur le gâteau –, par l’annonce faite au couple de mortels d’un heureux événement qui s’appellera Hercule, rien de moins. Et c’est ainsi que Jupiter est grand !