Willy Ronis en double

Né à Paris, Willy Ronis (1910-2009) reprend l'atelier photographique de son père, avant de se lancer en tant que photographe indépendant en 1936. Il appartient à la nouvelle génération de la photographie dite humaniste, dont le représentant le plus connu est Robert Doisneau. Ses clichés personnels et reportages de commande esquissent le quotidien d'une France populaire et traduisent toute la bienveillance du photographe pour ses modèles. Après une longue traversée du désert dans les années 1960-1970, l'artiste cumule les distinctions et son travail, est enfin étudié et mis à l'honneur. En 1983, Willy Ronis fait don de son œuvre photographique à l'Etat. Ces photographies, aujourd'hui considérées commes majeures dans l'histoire de la photographie du XXe siècle, s'exposent en ce moment sur les murs du Kiosque à Vannes et du Musée de Pont-Aven. Les deux rétrospectives, réalisées en partenariat avec la Médiathèque du patrimoine et de la photographie à Paris, affectataire du fonds Willy Ronis, offrent un large panorama de la production de l'artiste. A Pont-Aven, « Willy Ronis : se retrouver » explorent les thématiques chères à Willy Ronis, autour du fil rouge des retrouvailles, qui résonne tout particulièrement avec l'actualité. Scènes de fête, de manifestations, de partage mettent en valeur le regard affectueux, mais aussi teinté de mélancolie du photographe. Première vocation de Willy Ronis, la musique occupe aussi une place de choix dans ses clichés. L'exposition de Vannes, intitulée « Willy Ronis par Willy Ronis », est basée sur la sélection, faite par Willy Ronis lui-même, des 590 photographies majeures de sa carrière. En filigrane des images en noir et blanc, se dessine le portrait d'une époque révolue, mais aussi celui d'un artiste engagé et profondément humain.