Blanche Neige.jpgIl était une fois, la seule scène nationale en métropole lilloise. 27 personnes travaillant d'arrache-pied toute l'année pour proposer des spectacles hétéroclites et magiques. Et ils récidivent l'année prochaine ! Voyons avec le directeur, Didier Thibaut, quelles sont les orientations pour cette rentrée culturelle. Premier changement : l'image. Tout le monde se souvient de ces illustrations percutantes et animalières des visuels de La Rose. désormais, « nous avons voulu ré-introduire de l'humain, et des photographies de spectacles : avec le numérique, nous ne rencontrons plus de problèmes de qualité. » Pour chaque spectacle, le programme de la saison propose également un résumé en néerlandais, une des pans d'une coopération transfrontalière toujours plus forte, sur la danse contemporaine et le jeune public avec Courtrai, le théâtre et l'émergence artistique à Tournai, sans oublier Next, Labomatic et Solo solis, festivals menés en commun des deux côtés de la frontière, et même : des jumelages d'écoles !

« Il s'agit d'une ambition de longue haleine. Pour nous, l'avenir du développement culturel de la Blanche Neige 2.jpgmétropole et de notre maison, passe par le territoire commun de cette eurométropole Lille, Courtrai, Tournai. Un processus artistique plus que politique, peut-être plus difficile qu'il y a quelques années avec le développement de l'événementiel : aujourd'hui, ce sont les jeux du cirque qui ont plus la faveur de nos politiques que la tragédie grecque. Pourtant, s'il faut des jeux du cirque, on a aussi besoin de la tragédie grecque, creuset où s'inventent les imaginaires... » Les imaginaires qui ne sont pas en reste à la Rose des Vents : plus de 150 représentations, ici et ailleurs, pour une soixantaine de spectacles, dont un grand nombre autour des contes de fées, « la plupart du temps, des contes cruels, adaptés ! » Un Merlin l'enchanteur désenchanté, « une Blanche-Neige tout à fait psychanalytique. Jean-Michel Rabeux, à qui je suis fidèle depuis des années, proposera la Barbe-Bleue, pour les petits de 8 ans, je suis curieux de voir ça ! »

Autre constante : les prodigieux chorégraphes flamands mis à l'honneur, ou les artistes associés,Merlin.jpg dont le soutien se voit remis en cause : « depuis plusieurs mois se tiennent les entretiens de Vallois, raout autour des grandes questions d'avenir de la culture en France, dont on parle moins que du Grenelle. L'idée : les scènes nationales devraient moins soutenir la création, mais faire uniquement de la diffusion. On voit là la catastrophe ! Les compagnies produisent grâce au soutien du réseau, l'an dernier, nous avons aidé six projets de la région. Imaginez si je n'avais plus ce pouvoir ! La recherche se passe pour l'essentiel dans les scènes nationales... Heureusement, cette idée, devant la mobilisation de la profession, ne va pas aller plus loin. Derrière cela, se cache une volonté de réduire le nombre des intermittents... » Sans oublier, en parallèle, pour faire venir le public, tous les publics, « le nombre important de lieux, d'associations, où nos équipes vont chaque jour travailler pour amener des gens à franchir notre porte ! ». Venez donc soutenir la création en théâtre, danse, musique, « on équilibre les genres artistiques, et les catégories, de la performance aux propositions plus grand public, en ouvrant différentes portes d'entrée dans la saison », saison d'ailleurs ouverte, début octobre, par un événement : les 25 ans d'Attacafa, association collaborant depuis 15 ans avec la Rose sur la programmation musique du monde, une semaine de festivités musicales à ne pas rater !