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Le secret de la longévité

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Voici une semaine maintenant que Rodolphe Burger a posé ses valises et guitares à l’Aéronef. En formule réduite à l’essentiel, le trio, l’ami strasbourgeois y prépare la sortie de son nouvel album solo, No Sport, qui s’annonce comme le grand album de cette nouvelle année. Il faudra être au rendez vous ce samedi pour en découvrir  la teneur sur scène.

 

Ils seront trois. Rodolphe évidemment, Alberto Malo à la batterie et Julien Perraudeau à la basse, aux claviers et aux machines. Un pari ambitieux pour un album qui l’est tout autant. Pour Rodolphe Burger, il s’agit avant tout de construire « une base solide, un noyau dur sur lequel viendraient se greffer, selon les opportunités, des invités ».  Somme toute, ce choix se révèle, au fur et à mesure que l’ex leader de Kat Onoma répond à nos questions, bien logique. Son dernier album en solitaire date déjà de 1999. Entre Meteor Show et ce No Sport, Burger aura multiplié les expériences au sein de son propre label ou pour le compte de nombreux artistes. Ce retour sur soi, Burger l’a donc voulu « minimaliste, c'est-à-dire réalisé avec peu de musiciens, sans avoir recours aux machines et artifices de production tout en étant, dans sa forme, sophistiqué et sonnant très contemporain ».  Retrouvant pour l’occasion son complice Liam Farrel, Rodolphe s’est donc enfermé dans son studio du Grand Est peaufinant des heures durant chacune des chansons qui allaient composer l’album. De trente initialement prévues, il n’en gardera que la moitié, qui, si elles ne constituent pas un concept album, se tiennent entre elles comme une évidence.

 

Un son, un grain, une ambiance très 70’s, voilà ce qui fait l’unité du nouvel opus de ce grand type du rock français. Un truc sur mesure, à la fois très réaliste et foncièrement cinématique, qui resitue Rodolphe Burger dans un univers à la croisée des grands espaces américains et d’une certaine tradition française. De fait, ce disque place Burger et sa voix au centre.  « Sur cet album, nous dit –il,  j’ai l’impression d’avoir beaucoup plus chanté que par le passé. J’ai écrit beaucoup plus également, je ne suis plus seulement l’interprète des textes des autres ».  Et c’est bien là que se situe le réel engagement de cet artiste, bien plus que dans la lecture « politique » que feront certains critiques à propos de quelques morceaux de No Sport.  Il nous confiera d’ailleurs que la véritable pierre angulaire de l’album n’est autre que le titre Marie, « un blues en français sur lequel James Blood Ulmer a posé non seulement sa guitare mais  sa voix ».  Pour sûr, Burger s’expose. Non pas comme d’autres le font en couverture de magazine people mais bien à la manière de ce que doit être quiconque prétend au statut d’artiste. Etre dans et hors de l’air du temps. Dire de soi sans être impudique. Parler à tous sans prétendre représenter qui que ce soit.  Rodolphe Burger en est là. Et c’est bien cela qui explique le secret de la longévité.

 

 

Retrouvez la chronique de No Sport également sur Sortir

Publié le 29/01/2008 Auteur : Thomas Ceugnart

Rodolphe Burger, le samedi 2 février, 20H00 à l’Aéronef, 168 avenue Willy Brandt, Lille. Tarifs : 17/12,5 €. Renseignements et réservations : 0. 892. 560. 150.

Mots clés : concerts