Il suffit de deux ou trois candélabres, de quelques fauteuils voltaire sur fond de léger voiles noirs transparents, et nous voilà projeté dans un XVIIIe siècle propre à nous apporter l’esprit de Marivaux sur un plateau. Pas facile en cette époque où les rapports entre les hommes et les femmes sont loin d’être simples, de vivre une histoire d’amour. Le jeune Damis aime Lucile qui ne veux ou ne peux se l’avouer. Mais qui mène le jeu ? Comment dire « je t’aime » à l’aube de sa vie amoureuse ? La question est éternelle … Chassés croisés et quiproquos révèlent l’écriture humoristique de Marivaux qui dénonce le mariage, le poids des conventions et la main mise des pères sur leurs filles. Une femme n’est au XVIIIe siècle qu’une monnaie d’échange, encore faut-il savoir tirer son épingle du jeu. La mise en scène rondement menée de Christophe Rauck se révèle d’une redoutable efficacité et fait la part belle au texte ainsi qu’au jeu des acteurs, tous excellents. Mention spéciale à Cécile Garcia-Fogel (Lucile) et Pierre-François Garel (Damis), qui nous invitent à marivauder avec joie !