Grand départ

Romain se l'est promis  : cette année qui commence sera forcément différente. Travailleur mais célibataire, il cherche un nouvel équilibre à sa vie quand sa famille, qu'il ne supporte plus guère, va se rappeler à ses bons souvenirs. Entre un père vieillissant qui doit faire face à une maladie neuro-dégénérative et un grand frère au cynisme perpétuel et aux humeurs inégales, Romain va devoir assumer ses responsabilités, faire face à ses contradictions et accepter de franchir un cap...

En partie autobiographique, le film de Nicolas Mercier, est avant tout l'histoire d'un cheminement personnel, d'un parcours initiatique au fil d'épreuves qui puisent dans leur réalité une force indéniable. Sauf qu'à vouloir trop flécher le voyage intérieur de son personnage, notamment par le biais d'une voix off totalement superfétatoire, Nicolas Mercier dilue, au fil de son film, l'intérêt initial de son récit. C'est aux comédiens que ce Grand départ doit donc sa force : au duo formé par Pio Marmaï et Jérémie Elkaïm d'abord, frères ennemis aux approches très différentes puis à Eddy Mitchell, vieillard malade à l'esprit qui part en lambeaux. Servis par des dialogues pertinents, leurs échanges donnent un peu de saveur à un récit par ailleurs sans surprise. Moins intéressant dans son énième dépiction d'un homme sur le chemin de l'âge adulte, le film est nettement plus juste dans sa représentation de la maladie et des répercussions qu'elle peut engendrer. Un propos pas forcément creux mais desservi par une mise en scène académique et peu inspirée.