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Futur antérieur

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Les musiques actuelles ne se limitent pas à une consommation effrénée de nouvelles sensations. En programmant deux groupes du répertoire historique, l’Aéronef interroge l’actualité musicale.

Les Canadiens de Nomeansno furent un des fleurons du rock indépendant américain à la charnière des années 80/90. À cette époque, l’étiquette n’était pas galvaudée et l’indépendance se répandait via labels, fanzines, clubs etc. Dans cette internationale d’activistes issus de la mouvance punk-hardcore, Nomeansno se fit rapidement une réputation tout en s’extirpant des dogmes du genre. La patte Nomeansno réside dans un sérieux coup de riff et une rythmique alambiquée mais élaborée. Là où d’autres s’enferrent dans la brutalité et la violence, Nomeansno libère la sauvagerie, laissant s’ébrouer cette liberté du côté du funk, du jazz et d’un certain progressisme rock. Beaucoup de formations actuelles savent ce qu’elles doivent à ces pionniers du math-rock et du décloisonnement sonore. Encore aujourd’hui, ils possèdent une modernité qui pourra effrayer certains, preuve de leur pertinence.

Dire de Wire qu’ils sont un monument fige un peu ce groupe culte en perpétuel mouvement. Apparus en pleine tourmente punk, ces étudiants en art, admirateurs de Brian Eno, prirent les provocateurs à leur propre jeu en signant sur le même label que Pink Floyd. Allant bien au-delà d’une rébellion de circonstance, Wire conceptualisa le punk pour l’emmener vers des performances sonores et visuelles. Groupe arty par excellence, matrice d’un certain minimalisme et d’une intensité tribale, nos Wire sont responsables de trois albums majeurs de la période post-punk : Pink Flag, Chairs Missing, 154. S’ensuivent de multiples projets solos lorgnant vers l’avant-garde et l’électro puis une reformation valant bien plus qu’une simple mise à jour du système d’exploitation. Adulés par des groupes aussi différents que REM, Big Black ou Elastica, Wire connut un retour en grâce par la reconnaissance du ventre de Franz Ferdinand ou Bloc Party. Attention, cette tournée ne sera pas forcément consacrée au répertoire « classique » du groupe. Wire n’étant pas du genre à réchauffer les plats, il ne faut pas s’attendre à un karaoké pour nostalgiques. Wire sur scène, c’est aussi accepter ce refus.

 

Publié le 18/05/2010 Auteur : Bertrand Lanciaux

Nomeansno + Invasives

Jeudi 20 mai

Wire + Frustration

Vendredi 21 mai

20h00 à l’Aéronef

Avenue Willy Brandt, Euralille,

Tarifs : 15/10€

www.aeronef-spectacles.com


Mots clés : concerts